Comment tourner un film avec de vraies araignées ? Le réalisateur de Vermines nous explique

Premier long métrage de Sébastien Vaniček, "Vermines" avec Théo Christine et Finnegan Oldfield est à voir au cinéma dès ce 27 décembre. On vous explique comment a été tourné ce premier film français avec de véritables araignées !

Pour son premier long métrage, le jeune réalisateur français Sébastien Vaniček (déjà à l’œuvre sur de nombreux courts) plonge le spectateurs en plein cauchemar. Vermines se déroule dans un immeuble de cité, Kaleb (Théo Christine), passionné d’animaux exotiques, rentre chez lui avec une araignée venimeuse et la laisse accidentellement s’échapper. Les habitants vont alors devoir se battre pour leur survie.

Le film est emmené par Théo Christine, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Finnegan Oldfield, Lisa Nyarko.

Vermines

Sortie :

27 décembre 2023

|
1h 45min

De
Sébastien Vaniček

Avec
Théo Christine,
Sofia Lesaffre,
Jérôme Niel

Presse
3,7

Spectateurs
3,7

Séances (248)

Lors de l’annonce du projet, Variety expliquait que ce premier film français d’araignées avait une particularité : de véritables araignées ont été utilisées sur le tournage !

Si l’espèce d’araignées vue dans le film n’existe pas réellement (les araignées ne peuvent pas tuer en homme en une morsure et ne grossissent pas comme dans le film), l’équipe a utilisé de véritables arthropodes sur le tournage et les a ensuite grossis en post-production.

Pourquoi tourner avec de vraies araignées ?

Rencontré pour la promotion du film, le metteur en scène nous explique la raison pour laquelle il a décidé de réaliser son film en utilisant de véritables araignées.

“Je pense que le ratio total sur le film est de 50/50. Quand les araignées ont une taille normale, ce sont des vraies. A la fois par envie artistique et pour que les acteurs puissent vraiment se plonger dans leur rôle et pouvoir avoir des vraies réactions. On ne travaille pas la lumière et le cadre de la même manière quand ce sont de véritables araignées. De plus, pour des raisons budgétaires, chaque plan qui n’était pas truqué, nous faisait économiser de l’argent.

En revanche quand les araignées sont grosses ce sont des effets, nous avons travaillés avec le studio Mac Guff (NDLR : déjà à l’œuvre sur Le Règne Animal, Lupin et Moi, moche et méchant). On a travaillé très étroitement avec eux pendant des mois. Mais là encore, on s’est débrouillés pour travailler avec de véritables araignées. On a scanné en 3D les araignées pour avoir leurs véritables mouvements et on a pu ensuite gérer leur taille et leur déplacement par ordinateur.

Mais tout est basé sur de véritables araignées afin de coller le plus à la réalité et ne pas sombrer dans quelque chose de trop 3D, de trop nanardesque. C’est vraiment quelque chose que j’ai esquivé comme la peste pour un film d’araignées.”

SelonSébastien Vaniček, les films mettant en scène des araignées sont souvent des films de série B avec des effets visuels faits entièrement par ordinateur qui se voient à l’écran. C’est en grande partie pour cette raison que ce grand perfectionniste a choisi de travailler avec de vraies araignées.

“Malheureusement les films d’araignées souffrent d’un côté nanardesque. Ils ont un peu cette étiquette. On a un très bon Arachnophobie, qui est plus une comédie pour moi et que je n’ai pas forcément utilisé en référence. Mais c’est vrai qu’avec les films d’araignées on a très vite compris qu’elles n’auraient pas le beau rôle. L’araignée, on en fait un truc qui bave et qui est poilu et qui fait 8 mètres de haut. Ca fait vite un peu nanard.”

Le cinéaste a donc souhaité se détacher au maximum de cette image afin de réaliser un thriller plausible. D’où l’intérêt d’utiliser de véritables araignées.

Comment s’est déroulé le tournage ?

Et forcément, un tournage avec de vrais animaux est beaucoup plus compliqué. Le réalisateur nous confie : “On a tourné au maximum avec des vraies araignées, ce qui était très cool parce que les acteurs devaient interagir avec elles et ça a créé des réactions réelles. On ne peut pas tricher. Et ça a également influé sur ma manière de cadrer et de filmer. Ma manière de faire n’était pas la même quand cette bête mythique était sur le plateau.

Dès que les araignées sont arrivées sur le plateau ça a créé une ambiance. C’était comme recevoir Dark Vador sur un Star Wars. D’un coup, tout le monde s’arrête de parler, c’est silencieux, c’est calme, tout le monde est concentré. C’était des super moments. C’était les vraies stars, et elles étaient traitées comme des stars aussi.”

Car un tournage avec de véritables araignées nécessite des précautions particulières, puisque ces dernières se fatiguent vite. Les araignées doivent également être séparées puisqu’elles peuvent se manger entre elles. L’équipe a donc été encadrée par un spécialiste.

Sébastien Vaniček nous explique : “On avait un spécialiste qui m’a expliqué la manière de travailler avec elles et m’a conseillé sur l’espère d’araignées à utiliser.

Il y a un propos profondément animaliste dans la protection animale dans ce film. Ça me tenait vraiment à cœur qu’elles soient extrêmement bien traitées avant, pendant et après le tournage. On a été très vigilants là-dessus.

Ça impliquait des méthodes de travail un peu particulières. Une araignée peut tourner 20 secondes au final. Après, elles sont fatiguées et il faut la remplacer. On en avait donc 200-250 puisqu’on les respectait vraiment. Dès qu’elles étaient fatiguées, elles retournaient dans le vivarium, au chaud pour reprendre des forces.

Du coup, il y avait une vraie méthodologie. On était très proche d’elles sur le tournage et en retour, elles nous ont donné quelques plans assez extraordinaires où les gens pensent que c’est de la 3D alors que ça ne l’est pas du tout.”

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Un tournage compliqué pour les acteurs

Si les conditions étaient très strictes afin de respecter au mieux les arthropodes, elles n’était pas évidentes non plus pour les comédiens, notamment pour Sofia Lesaffre et Lisa Nyarko.

“Les gars se sont intéressés très vite aux araignées mais les filles, c’était différent. Il y avait vraiment une distance, il y avait beaucoup de peur. Et je leur ai rappelé, que c’était justement le sujet du film. Ça parle du délit de faciès, du fameux “délit de sale gueule”, des choses qu’on ne veut pas voir dans son salon, on ne sait même pas pourquoi, simplement parce que l’apparence nous dérange.

Donc petit à petit, elles se sont rapprochées de ces créatures et elles ont appris à les comprendre. On se rend compte très vite qu’une araignée est très fragile, et qu’elle n’a aucun intérêt à nous mordre. Elle ne sait même pas qu’on est vivant, elle est terrifiée. Et je suis content parce qu’à la fin de tournage, Sofia et Lisa les prenaient dans leurs mains, donc elles ont pu guérir de leur peur.” nous confie le metteur en scène.

Vermines est à voir au cinéma dès ce mercredi 27 décembre. Filez-y !

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