Vous amenez sereinement votre enfant à l’école, certain qu’il baignera dans une atmosphère de savoir et de convivialité… mais aussi de pollution ! Selon une vaste étude européenne, plus de deux écoliers sur trois respirent un air pollué.
La qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments fait l’objet d’une préoccupation grandissante de la part des responsables de la santé publique. On constate en effet qu’elle influence la santé respiratoire, tant des enfants que des adultes. Dans la mesure où les enfants passent une grande partie de leur temps à l’école, il est naturel d’évaluer les répercussions potentielles de la pollution atmosphérique à l’intérieur des classes. Et c’est notamment l’ambition du programme HESE (Health Effects of School Environment) lancé par la Direction Générale Santé et Protection du consommateur de la Commission Européenne.
Plus de 500 écoliers étudiés
Quatre écoles ont été choisies dans cinq pays européens (Danemark, France, Italie, Norvège, Suède), et dans chacune d’elles deux classes d’enfants âgés de 10 ans en moyenne ont été sélectionnées. Au total, ce sont ainsi 547 écoliers scolarisés qui ont fait partie de l’étude présentée au Congrès. La qualité de l’air a été évaluée durant la saison de chauffage, en mesurant la concentration en fines particules (particules solides d’un diamètre de dix microns ou moins – PM10) et en dioxyde de carbone (CO2). Des concentrations respectivement de e plus de 1 000 parties par million pour le CO2 et de plus de 50 microgrammes par mètre cube en PM10 ont été alors qualifiées “d’élevées“, par référence aux standards américains en la matière (EPA, ASHRAE).
Les symptômes ou les maladies respiratoires ou allergiques des enfants ont été évalués grâce à des questionnaires adressés aux parents et pour cinq écoliers de chaque classe, choisis au hasard, grâce à une batterie de tests cliniques : spirométrie, mesure de l’oxyde d’azote exhalé, tests allergiques cutanés, prélèvements de sécrétions nasales, évaluation de l’irritation oculaire, etc.
Deux écoliers sur trois exposés à la pollution
Les résultats rendus publics lors du Congrès de la société européenne ERS ne sont guère réjouissants :
– Une proportion préoccupante des écoliers sont exposés à une concentration “élevée“ en polluants : 77 % en ce qui concerne les PM10 et 68 % pour le CO2.
– Conséquence de ce qui précède, tout aussi inquiétante bien que prévisible: les élèves de ces classes à taux de pollution “élevée“ étaient plus souvent sujets à une respiration sifflante, une toux sèche, ou une rhinite que les autres.
Au-delà de ces constatations inquiétantes, les auteurs ont voulu évaluer l’impact sur la santé des enfants, en isolant cette pollution d’autres facteurs de risque comme un tabagisme passif au domicile, etc. La seule influence de l’exposition écolière à la pollution n’est pas sans influence :
– Les écoliers exposés à une concentration “élevée“ en CO2 ont 3.5 fois plus de risque d’avoir une toux sèche nocturne, et deux fois plus de risque d’être atteints d’une rhinite ;
– Quant aux enfants exposés à une concentration “élevée“ de PM10, ils ont une capacité d’inspiration (une perméabilité des voies aériennes supérieures) plus basse que celle des autres élèves.
“Il apparaît que la qualité de l’air dans ces classes européennes – à en juger par les taux de PM10 et de CO2 – est relativement pauvre“ a déclaré Marzia Simoni “Il est donc nécessaire de rendre les gens davantage conscients de l’importance que peut avoir la qualité de l’air respiré dans les classes sur la santé de nos enfants“.
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