Surveillance des médicaments : comment le système fonctionne-t-il aujourd'hui ?

Le circuit du médicament interroge, en particulier suite aux multiples anomalies constatées après le maintien prolongé du Mediator ®. A la veille de la publication très attendue du rapport de l’Igas, le Leem -Les Entreprises du Médicament- publie un dossier et deux schémas récapitulant les modalités actuelles de la surveillance des produits de santé.

 La crédibilité de l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), chargée de la mise sur le marché, la pharmacovigilance et l’éventuel retrait d’un médicament, est entamée,

comme l’ont souligné les internautes via notre enquête sur l’affaire Mediator ®. Mais quand et comment cette agence sanitaire intervient-elle ? Que devient un médicament une fois mis au point par un laboratoire pharmaceutique ?
 
 Pour en savoir plus, vous pouvez découvrir ci-dessous le schéma récapitulatif du Leem sur les différents intervenants dans la surveillance du médicament, avant et après sa mise sur le marché (dossier accessible

en cliquant ici) :

Leem Médicaments AVANT

Leem Médicaments APRES Comme vous pouvez le constater, tout ou presque passe par l’Afssaps. Mais l’

affaire Mediator ®, et au-delà, le maintien sur le marché de médicaments sur lesquels pèse le soupçon d’un rapport bénéfices-risques défavorable, vont peut-être permettre d’améliorer la surveillance post-commercialisation de ces produits.
 
 En effet, comme le soulignait le Pr Philippe Even,

dans une interview au journal Le Point fin décembre : “En France il est beaucoup plus facile de mettre un médicament sur le marché que de le retirer“. “Même pour interdire le cyanure, il faudrait deux ans en France“, ajoutait même ce spécialiste du médicament, un brin provocateur bien sûr.
 
 Du côté de l’Afssaps, son directeur général, Jean Marimbert, reconnaît lui-même les carences de cette agence sanitaire et

appelle à sa rénovation “sans complaisance“, avec 4 chantiers prioritaires : élargir le pluralisme, renforcer la transparence, mieux gérer les conflits d’intérêt et compléter le dispositif de pharmacovigilance.
 
 Quant au Leem, il a tenu à prendre ses distances avec les manquements probables du laboratoire Servier vis-à-vis de ses obligations (en particulier la mention de la nature amphétaminique du benfluorex et des risques associés à cette classe) et a rappelé “

leur souci permanent de la sécurité des patients“.
 
 Le circuit du médicament a beaucoup évolué depuis une vingtaine d’années : les conditions de mise sur le marché sont plus rigoureuses, les experts déclarent désormais leurs conflits d’intérêt (même si la systématisation et la transparence doivent être renforcées), l’industrie pharmaceutique ne peut plus faire de cadeaux personnalisés aux médecins, la vigilance s’internationalise… Il serait donc souhaitable, voire indispensable, que les réformes bientôt proposées par l’Igas et la mission d’information parlementaire sur le

Mediator et la pharmacologie, présidée par Gérard Bapt, permettent d’optimiser le circuit du médicament et ainsi éviter de nouveaux scandales, qui jettent le discrédit sur l’ensemble d’une pharmacopée comportant pourtant de nombreuses molécules qui sauvent quotidiennement de très nombreux patients.
 
 Jean-Philippe Rivière
 
Sources :
 – “La surveillance du médicament en France – dossier et infographies“, Leem, 14 janvier 2010, dossier et infographie

accessibles en ligne
 – “Mediator : la lettre de départ du directeur de l’agence du médicament“, Libération, 12 janvier 2010,

accessible en ligne
 – “Philippe Even : “Même pour interdire le cyanure, il faudrait deux ans en France““, Le Point, 27 décembre 2010, article

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