VIDEO. En Iran, la jeunesse aspire “à la liberté, à une vie meilleure”

“Les choses qui sont interdites, on les fait. Par exemple, on n’a pas le droit de fumer de l’herbe, mais ici tous les jeunes le font”, confie Mahdi, 19 ans, rencontré à Ispahan, la troisième ville d’Iran. Alors que le pays célèbre, lundi 11 février, le 40e anniversaire de la Révolution islamique, la jeune génération, qui n’a pas connu ce basculement, n’hésite pas à clamer ses aspirations en dépit des interdits.  Des diplômes, mais pas forcément un travailLes jeunes se retrouvent souvent le soir à Djoulfa, le quartier arménien apprécié pour ses cafés et ses rues piétonnes. La nuit vient de tomber, des groupes d’étudiants se donnent rendez-vous sur une petite place. Mahdi, étudiant en urbanisme poursuit : “Ici, on ne fait pas des études pour avoir un travail, on fait des études pour avoir un diplôme et pouvoir trouver une fille et se marier.” Une rue plus loin, Arash, 31 ans, chômeur, nous emmène dans un café. Il montre toutes les applications de son téléphone, “même Tinder”, dit-il, citant un site de rencontres. C’est interdit, mais les jeunes Iraniens contournent facilement les obstacles, un moyen de tuer le temps, dans un climat morose : “La situation économique est très difficile depuis quelques années. Les jeunes autour de moi n’ont aucun espoir.” Arash n’a pas de travail, ce serait le cas d’un jeune sur trois.Le fossé des générations s’est creuséLes parents de ces jeunes Iraniens ont participé pour la plupart à la Révolution de 1979. Aria a souvent parlé avec son père, militant il y a 40 ans, du régime du Shah. “Tout le monde voulait le changement. Le Shah était un dictateur, mais ce qu’on a aujourd’hui ce n’est pas non plus la démocratie. La dictature du Shah est devenue la dictature des mollahs”, lance le jeune homme de 29 ans, diplômé, chômeur. Nassim, croisée près du bazar d’Ispahan, rit quand on lui parle du 40e anniversaire de la Révolution. “Si vous demandez à n’importe qui, personne n’est satisfait de la Révolution. Si vous voyez des gens qui célèbrent l’événement ce n’est pas la réalité. Personne ne célèbre cela, c’est de la frime”, assure la jeune femme. Elle n’a jamais manifesté contre le pouvoir, mais elle dit applaudir ceux qui ont le courage de le faire : “On veut la liberté, une vie meilleure. On la mérite et on pense qu’on peut l’obtenir.”     “La société civile s’est éveillée”Ces jeunes urbains n’aspirent pas tous à une nouvelle Révolution, mais ils constatent que le fossé se creuse entre leur génération et celle des élites vieillissantes qui contrôlent la République islamique.Même conviction chez Fariba Hachtroudi, écrivaine iranienne qui a vécu de longues années en France. Son pays, dit-elle, est à un moment charnière. L’Iran est en crise mais la vitalité de sa jeunesse et de sa société civile est porteuse d’espoir, selon elle.

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