Une large étude danoise a montré que les bébés nés d’un transfert d’embryons congelés étaient plus à risque de développer des cancers pendant l’enfance, tels que des leucémies ou des neuroblastomes. En cause, des modifications épigénétiques liées aux techniques utilisées lors de la procédure.
Sommaire
- Plus de leucémies et de neuroblastomes
- Le rôle des cryoprotecteurs
Si l’on sait que les bébés nés grâce à une technique de procréation médicalement assistée (PMA) sont exposés à
davantage de risques sanitaires sur le court terme, peu de travaux se sont penchés sur les conséquences à long terme. Pourtant, elles pourraient s’avérer sérieuses : dans une étude parue le 10 décembre 2019 dans la revue JAMA, des chercheurs danois ont établi un lien entre
bébés issus d’embryons congelés et risques accrus de
cancers pédiatriques.
Plus de leucémies et de neuroblastomesPour arriver à ce constat, les scientifiques ont passé en revue les données de 1 085 172 enfants nés au Danemark entre 1996 et 2012, provenant du registre national des naissances. Parmi eux, 2217 ont été diagnostiqués avec un cancer. En comparant le nombre d’enfants conçus naturellement au nombre d’enfants issus d’une PMA, les chercheurs ont pu observer que le risque de cancers pédiatriques était particulièrement accru lorsque la technique de PMA utilisée était le transfert d’embryons congelés (TEC). Plus précisément, “le taux d’incidence de cancers pédiatriques était de 17,5 pour 100 000 chez les enfants conçus naturellement et de 44,4 pour 100 000 chez les enfants issus d’embryons congelés”, écrivent-ils. Dans la majeure partie des cas, il s’agissait de leucémies ou de tumeurs du système nerveux sympathique (neuroblastomes).Le rôle des cryoprotecteursEn revanche, “il n’y avait pas d’association statistiquement significative avec l’utilisation d’autres techniques de PMA” tels que la
fécondation in vitro (FIV),
l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) ou les traitements hormonaux, notent les chercheurs. Cela signifie que ces risques seraient intimement liés à la pratique du TEC : après une FIV ou une ICSI, si le transfert d’embryons frais n’a pas permis d’engendrer une grossesse, le TEC peut être proposé. Or, les chercheurs expliquent que de précédentes études ont montré que la congélation, la décongélation ainsi que l’utilisation de cryoprotecteurs durant le processus (substances chimiques permettant de protéger les cellules contre les basses températures) ont été impliquées dans la survenue de modifications épigénétiques chez des animaux.“Au Danemark, le TEC est la seule procédure pour laquelle l’œstrogène, classé cancérigène, fait partie du protocole de traitement, et la progestérone, classée comme ‘raisonnablement anticipé comme cancérogène chez l’homme’, est utilisée à 10 semaines de grossesse. Bien que l’on n’ait pas trouvé de risque accru associé avec l’un ou l’autre traitement hormonal, la durée et le moment d’exposition semblent être cruciaux pour avoir un effet”, expliquent les scientifiques.Néanmoins, ces derniers se veulent rassurants : si une association statistique a été retrouvée, le risque reste faible et ne doit donc pas constituer un frein au recours à cette technique de PMA. De plus, l’étude ayant débuté en 1996, les technologies et protocoles utilisés ont grandement évolué, rappellent les experts.Click Here: cheap nrl jerseys
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