L’argent, le sexe, la drogue, Francis Lalanne vide son sac

Il avait posé ses bottes de sept lieues parce qu’on ne lui parlait que de ça. Il vient de les enfiler de nouveau. Tout un symbole. Francis Lalanne a eu l’impression de s’être perdu. Il explique pourquoi.

Le chanteur du tube « La maison du bonheur » vient de signer un recueil de poèmes ( De mémoire amoureuse, éditions Fortuna), organise un Cyber-Tour audacieux, initié sur YouTube avec le clip « Suli Avunga ». Et répond à toutes les questions qui dérangent.

Pas de maison.

« J’habite le vent, j’habite les rencontres, j’habite l’inconnu, la surprise, la maison que je ne connais pas encore. Beaucoup de gens croient qu’ils créent leur chemin, alors que c’est le chemin qui nous crée. Moi je ne sais pas la veille où je vais habiter le lendemain. Si vous me demandez, là, où je vais coucher ce soir ? Je n’en sais rien. Je sais que j’ai un train à prendre, je sais dans quelle ville je vais, je saurai au dernier moment où je dormirai. Et si c’est à l’hôtel, c’est que je n’aurai fait aucune rencontre. Ce ne sont pas des paroles en l’air, c’est la vérité. »

L’argent

« On n’a pas besoin de tant d’argent que ça ! Plus on possède de choses et plus on est possédé par elles. Moi je ne possède rien. Il y a deux ans, quand j’ai perdu ma mère, suite à une intervention sur le col du fémur, je me suis senti seul au monde et n’ai pas trouvé alors, dans mon entourage, le soutien que j’espérais. Au contraire. Tous les masques sont tombés et j’ai enchaîné une suite de déceptions amicales, amoureuses, professionnelles, familiales… Du coup j’ai eu envie de me défaire de tout ce qui me restait comme biens. De prendre ce que j’appelle mon « sac à rien » et mon « sac à tout », une valise, quelques fringues, mes bottes, et de partir. Je n’ai pas d’économies, je n’ai rien mis de côté. L’argent, quand j’en ai, je l’envoie à mes enfants pour payer leurs études. Je n’ai pas d’attaches. »

Le sexe, les groupies

« A une époque, j’étais traqué par les groupies. On ne peut pas imaginer ce qu’on peut vivre quand on est un chanteur qui commence à toucher un public ado : des filles m’attendaient nues dans mon lit ou planquées dans les armoire des chambres d’hôtels. Mais j’ai toujours mis un point d’honneur à n’avoir aucun échange amoureux avec une admiratrice. Parce qu’utiliser l’admiration de quelqu’un pour assouvir un besoin sexuel, pour moi, aurait été indigne, une sorte d’abus de position dominante. Je ne peux pas éprouver de plaisir avec un partenaire charnel si le sentiment n’est pas nourri dans une forme d’échange d’égal à égal. Utiliser la fascination, c’est comme une forme de viol. D’ailleurs, une des premières chansons que j’ai écrites quand j’ai commencé à vivre cela parle à une groupie et lui dit : « Rentre chez toi ». »

La drogue

« En tant que hippie, j’ai suivi le cursus classique, y compris dans le caractère illicite de certaines substances que j’ai pu absorber. S’il n’y avait pas eu la chanson, j’aurais sans doute pu sombrer dans la drogue. Car les paradis artificiels c’est ce que l’on recherche quand on a l’impression de vivre en enfer. Mais à partir du moment où on vit de sa passion, on ne ressent pas la corosion du réel. La musique a tremplacé toutes ces substances. C’est celle qui me fait planer le plus loin possible. »

La corruption dans le foot

« j’ai été président d’un petit club (l’AS Fresnoy-le-Grand) pendant dix ans. Ce qui m’étonne, c’est qu’aujourd’hui les gens semblent découvrir qu’il y a de la corruption dans le foot parce que le FBI – qui ferait mieux de s’occuper des sénateurs américains avec des comptes aux îles Caïmans- nous le dit. Tout d’un coup on le découvre ? Non mais soyons sérieux ! Jusque là tout le monde le savait et s’en foutait. Il y a de quoi rire ! »

La politique

« J’avais initié un mouvement écologique. C’était un engagement de citoyen dans lequel je me suis perdu. Je l’ai fait de manière honnête et intègre, mais quand le mouvement que j’ai créé n’a plus été fidèle aux engagements qui avaient été pris vis à vis de nos électeurs –on a quand même fait 4% aux Européennes-, je suis parti. Dès qu’on a eu un peu de succès, de pouvoir, les gars qui se battaient avec moi ont commencé à vouloir un siège et donc à vouloir faire des alliances, alors que les gens nous avaient justement suivis sur notre indépendance. Le système politicien tel qu’il fonctionne aujourd’hui ne peut pas permettre l’éclosion de la sincérité ou de l’authenticité, c’est pourquoi je vote blanc dans l’espoir qu’on comptabilise un jour les blancs comme un véritable vote. C’est un combat que je mène. Et aujourd’hui, en France, la majorité politique, c’est celle-là ! »

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Danse avrec les stars

« La société médiatique actuelle te montre systématiquement dans autre chose que la pratique de ton art. Le problème, c’est qu’à un moment, tu ne fais plus que ça. Alors Danse avec les stars –qui est une émission de qualité-, plus tout le reste, aujourd’hui, je refuserais. Parce que je suis allé trop loin. Ma vérité, c’est d’exercer mon métier de chanteur, d’être un voyageur, de rencontrer les hommes et de raconter leurs histoires. Ma vérité, c’est d’enfiler mes bottes de sept lieues qui font partie de mon imaginaire et d’aller au-devant de minorités culturelles dont la langue est en train de disparaître et d’organiser des concerts ensemble. »

Le Cyber Tour de Francis Lalanne (www.francis-lalanne.fr) donnera lieu à sept Cyber concerts. La mise en place d’un site internet permettra à chaque internaute de vivre ses aventures 24h/24h. En avant-première, le clip Suli Avunga sur You Tube

Crowdfunding sur kisskissbankbank.com/francis-lalanne-cyber-tour

Retrouvez le sujet : « Francis Lalanne, le vagabond », dans le magazine Gala, en kiosque , le 1er juillet.

Crédits photos : Julien de Rosa / Starface

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