Sous cet étrange nom de scène, Yann Coste et Sebastien Rambaud font salle comble partout où ils passent. Derrière leurs batteries, ils offrent un show d’une bonne humeur communicative en menant littéralement leur public à la baguette. Explications.
Ces deux-là n’ont pas fini de faire du bruit. Encore que « bruit » ne soit pas le mot juste. Ils sont musiciens jusqu’à la moelle. Des virtuoses du rythme ; des magiciens du fut ; des secoués de la cymbale. Pendant une heure et dix petites minutes leur démonstration sur la scène de L’Européen est une claque à la morosité, une preuve sans doute de l’existence de Dieu. Mais un dieu qui ne tiendrait pas en place et appellerait à le suivre jusqu’aux cieux sur un tempo binaire, bien carré, bien dansant.
Ils ont soixante-dix ans à eux deux mais une âme encore d’enfants pas sages. Espiègles, taquins, poètes, ils troquent parfois leurs baguettes contre des raquettes, se défiant à tour de rôle jusqu’à repousser leurs limites. Tout est bon, comme lorsqu’ils décident d’un coup d’un seul de se renvoyer une balle de tennis sur une cadence de Boléro. Ravel aurait adoré. Quelle fantaisie et quelle maîtrise surtout de la part de duettistes qui, le soir où nous les avons découverts, ont fait le bonheur des enfants comme de leurs parents.
Yann est Lyonnais, quand Sebastien rime avec Parisien. Ils se connaissent depuis 2005. Formés aux percussions ils jouent pour différents groupes lorsqu’ils se rencontrent alors qu’ils arrondissent leurs fins de mois comme démonstrateurs pour un fournisseur de cymbales. Ils mettent progressivement au point un petit numéro déjà comique. En s’étoffant, ils vont développer leurs personnages de batteurs challengers, dans le cadre de différents tableaux où s’exprimer leur musicalité débordante d’humour. Une première version de leur show est bouclée en 2009. De premières vidéos mises sur le net commencent à buzzer ferme.
La société Flèche Productions les contacte et les met en contact avec Gil Galliot. Il a l’expérience du one man show – il travaille notamment avec Sophia Aram – et leur apprend à définir encore plus nettement leurs personnages, leurs caractères. Et leurs clivages.
Galliot les installe au Sentier de Halles fin 2011. Le bouche à oreille ne tarde pas à opérer. Deux ans durant, ils donnent 109 représentations de leur premier show. Jamel Debbouze, Manu Katche font partie de leurs premiers spectateurs. Puis Quelques Festivals les réclament, l’écho de leur talent les conduit à Montreux.
Un peu plus tard, des artistes tels Patrick Bruel et leur offrent la première partie de son spectacle. La télé aussi y va de son coup de pouce : Michel Drucker, qui quoi qu’on dise n’a toujours pas perdu le rythme au moment de déceler des talents les invite pour son Vivement Dimanche –émission qu’il devrait bientôt abandonner– consacré à Muriel Robin. Enfin, Bruno Solo, pas manchot non plus des baguettes à la main, les défiera lors du Téléthon.
L’avenir ? Leur spectacle est taillé pour l’exportation. Leur bruyant talent se passe très bien de mots. De fait, lorsque sur scène ils ont la velléité par hasard d’ouvrir la bouche il n’en sort bien sûr que des onomatopées. Entre eux ils disent ainsi parler ainsi que le Tap’tadaah. Un langage universel parlé avec zéro faute. Bada-boum tss !
Au théâtre L’Européen, Paris 17e : jusqu’au 6 mars. Tournée française :
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11/03 – ENSUES LA REDONNE
18/03 – REVIN
19/03 – MONETEAU
AVRIL 2016
02/04 – LAGNIEU
03/04 – PONT L’ABBE
05/04 – TOULOUSE
29/04 – AUBEVOYE
MAI 2016
10/05 – BOULOGNE BILLANCOURT
13/05 – LUDRES
17/05 – VELIZY VILLACOUBLAY
26/05 – CHAMPERY
Crédit Photo: Raphaël Susitna
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