Dans les colonnes du Monde, les journalistes Vanessa Schneider et Solenn de Royer racontent “les coulisses des obsèques de Jacques Chirac” qui se sont tenus en l’église de Saint-Sulpice le 30 septembre dernier, entre rencontres étonnantes, moments de flottement et émotion politique.
Un dernier adieu à l’ex-président de la République. Le 30 septembre dernier, de nombreuses personnalités politiques ont rejoint la famille de Jacques Chirac – sauf Bernadette, dont la santé défaillante a empêché la venue – pour ses obsèques en l’église de Saint-Sulpice. Entre émotions et moments de gêne, la cérémonie a été le théâtre d’étonnantes scènes que Le Monde raconte dans un long reportage. En l’église Saint-Sulpice, “l’atmosphère est plus froide, formelle, plus mondaine” que celle qui régnait quelques heures plus tôt aux Invalides. Il y avait notamment les hommes politiques dévoués à Jacques Chirac depuis des années qui s’agaçaient dans leur coin que “ceux qui se bousculaient à la télévision la larme à l’œil” ne soient pas les plus proches.
“Bienvenue au bal des faux-culs”, a lancé l’un des invités à l’arrivée de Valérie Pécresse et trois anciens collègues de Jacques Chirac. Le ton était amusant mais parfois volontiers cassant. Comme lorsque la sénatrice Frédérique Gerbaud a regretté l’attitude de “Sarkozy qui faisait la gueule”, explique Le Monde, ou encore la démarche “débonnaire” des députés En Marche. D’ailleurs le gouvernement d’Edouard Philippe a endossé volontiers le costume des ministres ultra-connectés et un peu débordés. Ici, “on s’embrasse, on pianote sur son portable ou on travaille ses dossiers : la ministre des Sports, Roxana Maracineanu les a étalés devant elle”, lit-dans dans le reportage. Dans cet édifice religieux choisi par Bernadette Chirac, c’est un peu l’histoire de la classe politique française qui s’est retrouvée un court instant. “Un concentré d’Histoire et d’histoires”, s’amuse d’ailleurs François Bayrou auprès de nos confrères.
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Les “vieux” regardent les “jeunes” sans forcément les reconnaître tandis que la nouvelle classe politique observe l’ancienne comme on regarde des antiquités. “C’est le bal des revenants”, plaisante même Roselyne Bachelot dans Le Monde. Et très vite, les premiers couacs s’enchaînent et les placements font jaser les personnalités. Les ex-membres des gouvernements de Jacques Chirac ont été triés logiquement et chronologiquement – d’abord celui d’Alain Juppé puis celui de Lionel Jospin devant celui de Jean-Pierre Raffarin et celui de Dominique de Villepin – mais font râler certains politiques. Un placement parfois étonnant qui a d’ailleurs donné lieu à l’une des scènes les plus marquante de cette cérémonie : Carla Bruni totalement effarée par une messe-basse de François Hollande. Une discussion qui a animé les médias pendant des jours avant que ce dernier ne révèle avoir parlé de la santé de Bernadette.
En attendant le début de la cérémonie, certains en profitent pour revoir de vieilles connaissances et apprécier que le temps n’ait rien changé. Le Monde décrit notamment Roselyne Bachelot qui rappelle à l’ex-ministre Charles Josselin un pari perdu ou encore Ségolène Royal qui taille le bout de gras. Sur les feuilles de papier, l’Elysée a commis deux grosses boulettes en inscrivant le nom de Nicole Fontaine, décédée en 2018, et en écorchant le prénom de l’épouse de Valéry Giscard d’Estaing, Anne-Aymone, renommée Anémone. D’ailleurs, pour cette première sortie depuis des mois, il fait des siennes. “L’ancien président entend mal et parle fort. Il s’impatiente. ‘Quand est-ce qu’il arrive ?’, grogne-t-il. Les premiers rangs lui lancent des regards réprobateurs”, écrit Le Monde. Quelques minutes plus tard, c’est Nicolas Sarkozy qui s’est fait remarquer. Durant le passage du quêteur, l’ex-chef d’Etat a été remis à sa place par Carla Bruni qui s’impatientait. Et la petite musique des retrouvailles politique a soudainement cessé lorsque le cercueil de Jacques Chirac est entré dans l’église Saint-Sulpice. Pendant quelques minutes – et quelques minutes seulement -, toute la classe politique, passée et présente, français et internationale, s’est tue pour rendre un dernier hommage à Jacques Chirac.
Crédits photos : Bestimage
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