En août 1996, l'ultime repas de l'équipe de "Titanic", alors qu'elle se trouvait au Canada, a pris une tournure qui aurait pu virer au tragique. En cause, une intoxication liée à l'ingestion d'une drogue hallucinogène versée dans la soupe…
Sorti il y a 25 ans sur nos écrans, Titanic fut un authentique tour de force, pulvérisant nombre de records. Au-delà de ses 1,8 milliards de dollars récoltés au Box Office mondial et son budget de près de 250 millions de dollars, de ses onze Oscars gagnés sur quatorze citations, ce fut aussi l’odyssée d’une équipe de 300 personnes embarquées sur un tournage de 160 jours étalés sur huit mois.
A la fin, James Cameron avait de quoi projeter douze jours non-stop de pellicule. Tourner sous les auspices d’un grand cinéaste tel que lui n’est pas exactement une sinécure, tant celui-ci est notoirement connu pour être terriblement exigeant, voir carrément tyrannique.
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Toujours est-il que les coulisses homériques du tournage de Titanic ont largement été documentés et décortiqués depuis la sortie du film. Et puis il y a, à côté, les histoires insolites, un peu passées sous le radar. Comme celle entourant l’empoisonnement de l’équipe du film lors de l’ultime repas pris sur le tournage.
Nourriture avariée ou date de péremption dépassée ? Pas vraiment. En fait, du PCP, drogue hallucinogène, fut versé dans la soupe aux crustacés servie lors de ce repas… Mais comment est-ce possible ?
Un ultime repas aux allures de Cène
8 août 1996. Ultime jour de tournage pour l’équipe du film, qui se trouve alors au Canada. Au menu du repas : une soupe de crustacés bien épaisse, qui tient chaud au corps, préparée amoureusement par le service de cantine embarqué sur le tournage. Elle semble visiblement très appréciée, comme le rappelait Marilyn McAvoy, peintre sur le tournage.
“La soupe était incroyable. Les gens revenaient pour un deuxième bol. J’ai vraiment pensé à y retourner parce que c’était tellement bon. Et je pense que cela faisait partie du problème : les gens mangeaient beaucoup plus que d’habitude parce que c’était tellement délicieux” racontait-elle au site Vice en 2017.
A peine 30 min plus tard, les premiers effets ont commencé à se faire sentir… Réalisant que quelque chose clochait avec la soupe sans savoir évidemment de quoi il s’agissait exactement, James Cameron part directement s’enfermer dans les toilettes pour tenter de se faire vomir. “Cela pouvait être une neurotoxine paralysante des crustacés, qui est très dangereuse” dira-t-il.
“Certaines personnes se sont mises à rire, certaines pleuraient, d’autres vomissaient” commentera de son côté Bill Paxton, dans une interview accordée à Entertainment Weekly en 1996. “La première minute, j’étais bien. La seconde, je me suis mis à avoir des bouffées d’angoisse, tellement que je voulais respirer en soufflant dans un sac en papier. Cameron ressentait la même chose”.
Par chance, Leonardo DiCaprio et Kate Winslet furent épargnés, car ils n’avaient pas de scènes de tournage prévues sur les lieux. Quant à Gloria Stuart, elle fut aussi épargnée sur un coup de chance : ce jour là, elle déjeunait au restaurant !
Cameron poignardé avec un crayon
Tous ceux et celles qui se sont mis à avoir des hallucinations ont été expédié à l’hôpital de Dartmouth, situé en Nouvelle Ecosse. “Nous avons tous été placés dans des cabines avec des rideaux autour de nous, mais personne ne voulait rester dans ces cabines. Tout le monde était dans les allées et sautait dans les cabines des autres. Les gens étaient déchaînés. Certains étaient en fauteuil roulant et volaient dans les couloirs. Je veux dire, tout le monde était défoncé !” raconte Marilyn McAvoy.
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Cameron racontera même avoir été poignardé au visage avec un crayon. Mais comme lui aussi planait, il s’est surtout mis à rire alors que son visage saignait. Certains se sont mis à carrément entamer une Conga, danse d’origine cubaine…
L’équipe médicale de l’hôpital a finalement pu contrer les toxines en faisant avaler aux victimes un liquide à base de charbon actif. Si elle pensa de prime abord que l’équipe fut victime d’un étrange empoisonnement alimentaire, les analyses toxicologiques menées par la Police pointèrent la présence de PCP dans la soupe.
Un coupable jamais trouvé
La question, désormais, était évidente : qui avait bien pu verser cette drogue dans la soupe ? Les premières suspicions se portèrent naturellement vers la société responsable de la préparation des repas. Earle Scott, le directeur de la société, tenta de la disculper de toute responsabilité, en arguant qu’il s’agissait probablement d’un talent hollywoodien qui avait apporté ce psychotrope. “Je ne pense pas que cela a été fait dans le but de faire délibérément du mal à quelqu’un, mais un truc pour faire la fête qui s’est mise à déraper”.
Cameron, lui, avait sa petite idée du responsable. “Nous avions licencié un membre de l’équipe la veille parce qu’il créait des problèmes avec les services traiteur. Nous pensions donc que l’empoisonnement était le plan de cet idiot pour se venger des traiteurs, que nous avons bien sûr immédiatement licenciés le lendemain [de l’incident]” expliqua-t-il dans les colonnes de Vanity Fair, en 2017.
Cameron semblait bien sûr de lui. Car la police d’Halifax, qui demanda (et avait obtenu) la liste de toutes les personnes ayant participé au tournage sur les lieux, n’a jamais pu formellement identifier le responsable. Le 12 février 1999, l’enquête fut officiellement close.
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